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Sophie Auster - album 2016De la définition du terme éponyme

Déjà bientôt une dizaine d’albums issus de mon coffre à mauvaise foi commentés ici et pas un seul artiste féminin ? Serais-je misogyne ? – Oui – Puis-je l’assumer ? – Non – Que dois-je alors faire ? – Une critique d’artiste féminine ! Mais toute référence machiste est interdite !

Dans ce cas, voyez ce que j’ai trouvé ici : le premier album de Sophie Auster, paru en 2005, le bien-nommé sans nom. Celui dont on ne peut pas dire « l’album éponyme de Sophie Auster ». Non ! C’est une faute grave ! Et qui me révolte ! Autant que l’inadmissible habitude de ne pas ranger les fourchettes entre les couteaux et les cuillères !

Pourquoi ne peut-on pas parler de Sophie Auster et son album éponyme ? Parce que le terme éponyme a la définition suivante : « qui donne son nom à quelque chose ». Il se doit donc d’être accolé à l’objet d’origine, dont le nom a été copié et repris par un autre objet. En l’occurrence, ce n’est pas l’album Sophie Auster qui a donné son nom à la chanteuse ! L’album est « du même nom », l’artiste est « éponyme ». Donc, n’hésitez pas à conspuer copieusement tout chroniqueur amateur qui vous parlerait de l’album éponyme d’un groupe – surtout s’il s’agit de Gaston –. Il faut le lui faire regretter amèrement, le pourrir plus bas que terre. Une telle faute est impardonnable, elle justifierait le rétablissement de la peine de mort !

Ceci ayant été précisé, penchons-nous plus avant sur cet album. Avant toute chose, on ne peut s’empêcher de mentionner qu’il est produit par la maison de disque indépendante française Naïve Records, celle qui a lancé la carrière de l’ex-première dame de France, Carla Bruni. Heureusement, ils ont produit d’autres artistes comme Muse, ce qui m’amène à penser que ça peut quand même être une bonne maison de disque.

Parlons maintenant de l’album, en évitant soigneusement toute remarque machiste. Ne commentons donc pas la pose lascive sur la pochette. Pouvez-vous imaginer un mec adoptant la même pose sur la pochette d’un album ? Non, commentons plutôt le nom de l’artiste, comme on aime le faire. Bon, Auster, en allemand, ça veut dire « huître ». STOP ! Je fais fausse route en allant dans cette direction ! Nous connaissons trop bien la signification symbolique de l’huître, mise en valeur par exemple par La Fontaine dans sa fable Le Rat et l’Huître, pouvant être lue comme la peur de la première fois pour le jeune homme. Quittons ce terrain glissant.

L’album s’ouvre sur une première piste intitulée The Last Poem :

Jusque là, rien d’extraordinaire. Une ballade acoustique très classique, telle qu’on en a déjà entendu des centaines. Les deux premiers commentaires sur Youtube sont d’ailleurs « *Baillement* » et « On s’ennuie ». Je partage assez cet avis. Sophie Auster est la fille de Paul Auster, écrivain new-yorkais connu, et Siri Hustvedt, romancière d’origine norvégienne. Et paf, voilà les Scandinaves qui débarquent à nouveau ! C’est d’ailleurs Paul Auster qui serait l’auteur des textes des chansons de sa fille. Elle aurait collaboré pour cet album avec les multiinstrumentistes du groupe One Ring Zero. On peut donc espérer de la part de ce groupe autre chose que des ballades insipides !

Un tournant est pris sur cet album avec la quatrième piste, et encore plus fortement avec la cinquième piste, Le Pont Mirabeau, chanté autrefois par Léo Ferré.

Les trente dernières secondes ont été coupées, malheureusement. Une reprise dans le style années 20, accompagné à la guitare et l’accordéon, avec quelques notes au métallophone. Sophie nous livre là une chanson bien plus apte à plaire.  Il y a du rythme, il y a une personnalité propre ! C’est comme si entre le début de l’album et la fin, elle avait été voir au cinéma un film d’Emir Kusturica et qu’elle avait eu envie de faire le même type de musique !

C’est d’ailleurs ce qui ressort également de la neuvième piste, The Swimmer, que je n’ai pas trouvée sur Youtube :

La dernière fois que je n’ai pas pu mettre une vidéo d’une chanson, le groupe en question a publié la vidéo adéquate deux jours après que mon article est sorti. Voyons si ça fonctionne à nouveau.

Bon, voilà, j’ai présenté un artiste féminin, c’est donc désormais reparti pour une dizaine d’albums de mecs, bien testostéronés ! Et pour l’histoire des couteaux et des fourchettes dont je parlais au début, je vous expliquerai un autre jour.

3 commentaires

  1. Je ne sais pas si c’est à cause de ta misogynie, mais j’ai l’impression que tu as pris une chanteuse sans grand éclat expressément pour justifier le fait que tu t’intéresses principalement aux hommes ! Il faudrait écouter l’album en entier, mais les extraits proposés ne m’emballent pas franchement. C’est probablement au niveau des textes qu’il faudrait chercher l’originalité !

    Très marrant, le gender flip, par contre !

  2. Ça me fait plaisir que tu me soupçonnes de mauvaise foi, c’est justement le titre de cette rubrique.

    J’ai voulu dessiner avec sincérité l’évolution de cet album. Les deux premières chansons, vraiment, sont tout à fait passable. Ça s’améliore par la suite, j’aurais bien voulu proposer un extrait de la quatrième, The Door, mais impossible d’en trouver. Je mets donc le pont Mirabeau, même si elle n’est pas entière. Les dernières chansons sont mieux, mais je ne les trouve pas sur youtube, je mets donc un lien Deezer.

    L’absence d’extraits sur Youtube prouve bien quand même que cet album est passé relativement inaperçu, et c’est peut-être justifié. L’album n’est pas non plus complétement à jeter, mais ne me marquera pas plus que ça.

    Après tout, pensais-tu être le seul à avoir droit de publier des articles à foison sur des chansons pourries ? 😀

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