Sun Kil Moon est déjà de retour avec Benji, propulsé par la perle Ben’s My Friend

Pochette de l'album Benji de Sun Kil MoonA l’instar de la harpe ou du piano pour Joanna Newsom, il ne faut à Mark Kozelek qu’une guitare pour raconter de longues histoires et néanmoins nous tenir en haleine durant les 62 minutes de son nouvel album sous le nom de Sun Kil Moon : Benji. Le chanteur de folk américain très productif (Among The Leaves n’a même pas 2 ans) nous raconte donc ici pour la première fois l’histoire de sa vie (parfois romancée) avec pour principal artifice sa guitare et le grain éraillé de sa voix. Exit les métaphores habituelles de son répertoire, Kozelek utilise le « Je » et annonce I Love My Dad, I Can’t Live Without My Mother’s Love ou Ben’s My Friend, cette dernière chanson étant la perle de l’album, épaulée pour le coup par une instrumentation plus fouillée (ce saxophone !). Le titre fait référence à son ami Ben Gibbard (The Postal Service, Death Cab For Cutie).

Écoutez Ben’s My Friend ci-dessous :

Mark Kozelek raconte sa vie, oui, mais pointe une part assez morbide de celle-ci. Dans Truck Driver, il raconte la mort assez bête de son oncle dans un incendie provoqué en brûlant ses propres déchets… Dans Micheline, cette dernière ainsi que son ami Brett et sa grand-mère ne passent pas le cap des 6 minutes de la chanson. Il parle aussi dans Pray For Newtown de sa réaction lorsqu’il a appris la tuerie de Newtown, celle récente en Norvège ou celle liée à la projection de The Dark Knight Rises aux Etats-Unis. Dans le même genre d’idée, Kozelek se rappelle l’annonce de la mort du tueur en série Richard Ramirez, mort en prison de « causes naturelles » dans Richard Ramirez Died Today of Natural Causes, en écoute ci-dessous :

Finalement, Ben’s My Friend et le titre de l’album, Benji (en référence au chien du film du même nom sorti en 1974), sont probablement les 2 seuls points lumineux de ce nouvel opus. Pourtant, il n’est pas dit que vous ne sourirez pas de temps en temps à l’écoute de cet album : le souci du détail de certaines dates ou lieux, l’étrangeté de certaines scènes et le cynisme de certains points de vue, le tout énoncé par la voix souvent monocorde de Sun Kil Moon est souvent assez… divertissant. On se quitte avec une interview assez décalée de Mark Kozelek pour Pitchfork à l’occasion de la sortie de Benji. On y découvre le vrai du faux derrière les nombreux noms énoncés dans l’album, tout comme on apprend qu’il avait faim durant l’interview, avait hâte de rentrer chez lui pour visionner la série « True Detective » et nous confirme (si on en doutait) qu’un nouveau disque verra probablement bientôt le jour et qu’il « will blow your fucking mind—trust me.  » On sera là ! Et en attendant, on se régale franchement avec Benji !

Cliquez ici pour accéder à cette interview.

3 commentaires

  1. Bravo Gaston!
    Mon côté archiviste m’oblige à citer tout de même « Red House Painters » son premier et excellent groupe. Les amateurs pourront même pousser jusqu’à « American Music Club », les deux étant liés car souvent comparés…
    Bref, des GRANDS! Un titre de Benji dans la prochaine playlist MOJO Station!

  2. Oui, j’ai pensé l’évoquer, mais j’ai un peu condensé mon texte après coup. Et puis je dois bien avouer qu’à l’inverse de toi, je ne connais pas sa période pré-Sun Kil Moon, je n’aime pas parler de choses que je ne connais pas. Quelle productivité n’empêche, si je n’ai pas parlé de son groupe précédent, je n’ai pas parlé non plus des dizaines d’EP et de lives qu’il publie plusieurs fois par an en plus de ses albums studios officiels.

    Content que ça te plaise, j’allais justement t’envoyer un mail pour voir si ça ne t’intéressait pas (ou Sigismond) de l’intégrer dans une de tes émissions !

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