Chronique de Justin Timberlake – The 20/20 Experience

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Cette critique a été rédigée par Doo Wop, de la communauté Charts in France :
un ENORME merci à lui de nous permettre de la publier sur notre site.

On va dire que j’attendais cet album. J’attendais cet album parce que ça faisait bien trop longtemps. J’attendais cet album parce qu’elles grandissent et s’extasient devant un Justin, moi j’ai grandi et je m’extasiais devant ce Justin. Je n’attendais plus cet album. Je n’attendais plus cet album parce que j’en ai eu marre de cette longue absence. Marre de le voir si peu enthousiaste à propos de sa musique au fil du temps. Marre de le voir être « acteur ». Et puis un jour…

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Et puis excitation. Et puis vint Suit&Tie. Certains trouvaient ça trop mou, trop musique de lounge, très décevant. J’ai tout de suite aimé. Même l’intro hors-sujet. Même Hova. Je ne sais pas ce que j’attendais de lui après toutes ces années, mais ça me faisait tellement plaisir d’entendre qu’il n’avait pas succombé à ça. Le fait que le titre ne soit pas aussi fédérateur que celui-ci ne me gênait finalement pas, tout comme le fait que ça sonnait très Robin Thicke. 

Et puis vint Mirrors. Une déclaration d’amour toute mignonne. Je pouvais comprendre les critiques, les « c’est daté », « c’est du réchauffé » « c’est pas inspiré pour du JT ». Après tout, ce morceau aurait très bien pu être un unreleased de FS/LS tellement il en reprenait les ingrédients. Mais là encore, j’aimais. Et puis comme une envie d’être Jessica Biel hein.

Et puis vint l’album. Il y a 10 ans, j’achetais Justified à la Fnac. 10 ans plus tard, j’achète The 20/20 Experience dans cette même Fnac. Forcément, un peu d’émotions. Parlons-en justement, de ces deux premiers opus. Justified est un album que j’arrive encore à écouter avec beaucoup de plaisir, juste pour son côté très pop/r&b du début des années 2000. Bon quelques titres ont pris un petit coup de vieux mais les singles restent efficaces, et j’ai de toute manière toujours été un grand féru des productions signées The Neptunes de l’époque (raison pour laquelle Kaleidoscope et Tasty de Kelis restent des musts chez moi, encore aujourd’hui). FutureSex/LoveSounds fut une bonne grosse claque à l’époque. Je trouvais ce côté rétro-futuristique tellement différent, mais tellement bon. Le disque a tourné pendant des semaines en boucle. L’alchimie entre Justin et Timbaland était juste parfaite. Mais revenons-en à notre mouton. 

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Je pense que la première chose qui vient à l’esprit avec The 20/20 Experience est la longueur des titres. Et effectivement, le mec s’est fait plaisir. Des titres qui font en moyenne 5-6 minutes. Certes ce n’est pas une nouveauté chez Justin, mais même si  ça lui avait plutôt bien réussi par le passé,  j’avais une certaine appréhension quant au fait de prolonger un titre alors que ce dernier n’avait peut-être rien demandé. Personnellement, cela ne m’a pas du tout rebuté, bien que là où les interludes de LoveStoned et What Goes Around… apportaient réellement quelque chose au morceau d’origine, un vrai nouveau souffle étant donné qu’ils étaient des chansons à part entière, ici c’est globalement beaucoup moins prononcé. C’est là peut-être le seul grand reproche que je pourrais faire. 

Ce sont donc 10 nouveaux titres qu’il nous propose, en excluant les deux premiers singles déjà dévoilés. Coup de coeur pour Pusher Love Girl et son « pusher loooooooooove, you’re my druuuuuuuuug » et son ambiance décontractée. J’aurais presque l’impression d’être dans un bar du Tennessee avec ma bière pour le coup.  That Girl est dans la continuité de ce titre, et il est tout aussi appréciable. C’est propre, sans fioritures et ça se laisse écouter tranquillement. 

Coup de coeur également pour Don’t Hold The Wall et ses sonorités exotiques. Du sud des States, j’ai l’impression d’avoir été téléporté dans les rues d’Inde pour je ne sais quelle raison. Tunnel Vision est en quelque sorte le prolongement de cette atmosphère, plus sombre, plus brut, plus futuristique. Peut-être les deux titres qui me ramènent le plus au JT du début des années 2000 de par la production et ce n’est pas pour me déplaire.

Spaceship Coupe est peut-être la chanson la plus « conventionnelle » de l’opus mais qui a son charme. Je commence doucement à l’apprécier, alors que j’étais plutôt hermétique à son sujet au départ… Une sorte de night jam taillée pour les nuits amoureuses avec ses « ooh ooh ooh ooh ooh » frénétiques. 

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Cependant, dans le genre titre chill/posé la palme revient à Strawberry Bubblegum qui est définitivement un cran au-dessus. L’illustration typique du genre de sonorités dont je suis friand. Relaxant, chaud, très morceau pour planer, très morceau pour décompresser. Ce surprenant rush de bossa nova à la fin donne une toute autre couleur au morceau, c’est assez déconcertant au début. Le décor ? Après-midi ensoleillé, road-trip dans décapotable, contrées désertes, cheveux au vent. Mignon petit clin d’oeil à Pop des NSync au passage. 

Let The Groove Get In est, je suppose, le titre le plus instantané de l’album et ce dès les premières secondes. Direction le bled et ses ambiances de carnaval, on enfile son costume, on tape dans ses mains et on fredonne avec joie les « Are you comfortable, right there right there/let the groove get in, the-there, right there ». Très Gloria Estefan. Bref il remplit le quota festif (très peu présent au passage) avec brio. 

Les deux bonus sont au final plutôt anecdotiques, ou plutôt n’apportent pas vraiment grand chose de plus et c’est un petit peu dommage. Une légère préférence pour Dress On et son beat au petit côté hypnotisant, Body Count n’étant malheureusement qu’une sorte de démo de Like I Love You, la fraîcheur d’antan en moins.

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Je clos avec la dernière piste de l’édition standard, et quelle piste. Oui, le meilleur pour la fin prend tout son sens ici.  Cliché mais vrai dans le sens où c’est peut-être la meilleure chanson de l’album. Heck, c’est sans doute la meilleure chanson pour moi. Soyons fous, c’est même une de mes chansons préférées de Justin Timberlake tout court. Je parle évidemment du très réussi et atmosphérique Blue Ocean Floor. J’ai beaucoup fait référence à des ambiances, des images que je pouvais avoir à l’écoute des autres titres mais ici je plonge carrément dans un tout autre univers. Dès les premières notes, de ma chambre je suis propulsé au bord de l’océan, seul, bruit des vagues, fixant le soleil se coucher et le vide au loin. C’est le genre de chanson aérienne que je peux écouter en boucle en enchaînant paquet de cigarettes sur paquet de cigarettes toute la nuit. No mauvais jeux de mots intended, mais cette chanson me rappelle d’ailleurs un tout autre Ocean. Bref,  frissons lors de la première écoute et elle me fait toujours le même effet. 7:19 de douce mélancolie, et de pur bonheur, tellement qu’on n’a qu’une envie: que les « on that blue ocean floor » se prolongent à l’infini… Ce titre est effectivement une expérience à lui tout seul. Okay j’arrête. 

Pour conclure, je suis donc conquis par ce troisième effort du monsieur. C’est un retour avec sobriété et classe qu’il nous offre ici. On perd quelque peu le côté dansant, mais sa patte reste, dans l’ensemble, assez reconnaissable. Il n’y a pas d’énorme claque prise à l’écoute, mais une sensation d’avoir écouté un album bien produit, ficelé, cohérent. Pas de grandes prises de risques, mais tout est exécuté à la perfection. Chapeau bas  à Timbaland qui était carrément au rendez-vous, ce qu’on pouvait craindre à la vue de ses derniers travaux. Justin n’a jamais été un grand chanteur, mais il utilise merveilleusement bien sa voix et c’est juste un bonheur que ce soit au niveau des harmonies et de son falsetto. Je n’ai pas envie de le comparer à ses précédent opus, ni même de le placer sur un piédestal. Mais. J’ai bien fait d’attendre. Et non-attendre. Thanks Justin! 

 

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2 commentaires

  1. Encore merci à Doo Wop, donc ! Cette chronique m’a particulièrement touché par son écriture, son vécu, sa présentation et évidemment l’avis qu’elle présente sur l’album, qui colle plutôt avec le mien. J’aime aussi l’objectivité qui est de dire que Justin n’est pas forcément un grand chanteur : c’est assez clair, on peut le reconnaître, tout en s’en fichant un peu…

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