I thought Europe WAS a country…
Spain est un groupe dont le nom évoquera peut-être quelque chose aux plus de trente ans de ce blog – ci-dessous nommés « vieux croulants ». En effet, ce groupe n’est pas jeune : il a été fondé en 1993, et comme son nom ne l’indique pas, il est américain. Leur premier album, The Blue Moods of Spain, eut, parait-il, un certain succès. Succès cependant pas suffisamment retentissant pour que j’en entendisse parler à cette époque, lorsque j’allais gentiment tous les matins à l’école communale distribuer des bonbons aux enfants.
Cet album contenait une chanson qui sera toutefois reprise par un certain Johnny Cash l’année suivante, Spiritual. Un morceau tout simple, construit sur quatre accords de base, joués selon une harmonique ternaire toute simple, en une longue plainte exprimant la peur de mourir seul. Et ça vous prend aux tripes chanté par Johnny Cash, un peu moins par Spain. Disons que leur interprétation du même morceau m’avait laissé un peu déçu la première fois que je l’avais écoutée, c’est-à-dire à l’époque où Youtube n’existait pas encore et où Wikipedia ne possédait qu’une poignée d’article. Autant vous dire qu’à l’époque, quand je cherchais le terme « Spain » dans Altavista, je ne tombais pas sur ce que je voulais. Je n’avais donc pas creusé la piste espagnole.
Puis, au hasard de mes déambulations du samedi matin (oui, c’est le jour où je rode à la bibliothèque), je suis tombé sur un album de ce groupe, dont je me souvenais le nom. J’emprunte donc. Oui, emprunter, c’est comme télécharger illégalement, c’est gratuit, on n’a donc que peu de retenue. On n’a pas peur de tomber sur un cd pourri. Au pire, on le conseille à Gaston qui lui l’adore.
Alors, première surprise, c’est un album construit à l’envers. J’entends par là non pas qu’il faut le mettre à l’envers dans le lecteur cd, que je me suis planté la première fois – ne me prenez pas pour plus bête que ce que je suis –, mais qu’il commence par des chansons pas tip top pour s’améliorer progressivement. Les meilleures chansons – selon moi – ont été repoussées à la fin. Par exemple Easy Lover.
Comment définir la musique de Spain ? Des chansons lentes, à la guitare, accompagnées de quelques cordes discrètes ou de piano, et d’une batterie tellement discrète qu’on se demande si elle était dans le même studio d’enregistrement ou celui du bout du couloir – youhoou, tu m’entends ?. Certains la classeront dans le style rock lent, rares sont ceux qui y ajouteront l’adjectif pop ou jazz. En réalité, beaucoup la qualifieront de musique de supermarché, voire de d’autres termes plus péjoratifs en leur for intérieur. C’est-à-dire – pour moi – une musique lente, travaillée, contemplative, marquée par la guitare acoustique et une basse pénétrante. Un arrangement minimaliste pour une musique émouvante. Enfin, émouvante si on y est réceptif. Sinon, on se fait chier.
Le groupe a été fondé en 1993 à Los Angeles par le chanteur et bassiste Josh Haden. Ils sortirent quatre albums qui présentent, pour le moins, une certaine unité musicale et picturale (à part le troisième, il y a eu un raté sur les couleurs). Monsieur aime les femmes mystérieuses. She Haunts My Dreams est leur second album, sorti en 1999.
Et sur ce, bonne nuit ! Oui, bonne nuit, car qu’importe l’heure à laquelle on écoute ces chansons, on a toujours envie de dormir par la suite !
PS : Pourquoi ce nom de Spain ? Aucune idée… Ils ne savaient peut-être pas que l’Espagne est un pays….