Alors que chacun, de Rihanna à Pitbull en passant par Miley Cyrus, Katy Perry ou Lady Gaga, y a été de son dernier tube afin d’attirer l’attention, les vraies stars des American Music Awards 2013 n’étaient pas celles que l’on pouvait attendre : Jennifer Lopez a monopolisé les regards sur une prestation en hommage à la chanteuse cubaine Celia Cruz, décédée en 2003, pendant que Christina Aguilera est revenue métamorphosée pour une chanson toute en nuance avec le groupe A Great Big World : Say Something.
En 2008, Jennifer Lopez était devenue, musicalement, ce qu’on peut appeler une « has been ». On ne misait plus grand chose sur elle jusqu’à ce qu’elle obtienne un nouveau tube en 2010 : On The Floor. Dès lors, pensant que le summum du bon goût était d’inviter Pitbull sur chacune de ses compositions, Jennifer Lopez s’est perdue dans un revival dance plutôt décevant. Alors quand les American Music Awards ont ajouté « Hommage à Celia Cruz par Jennifer Lopez » dans leur liste de performance, on semblait de retour en 2008 et l’attente était quasi nulle. Et puis voilà Miss Lopez, 44 ans, qui nous fait un medley bluffant, incarnant Celia Cruz dans ses différents moments, tantôt diva, tantôt reine de la rumba, de la salsa ! Une mise en scène festive, dansante, une chorégraphie qui ferait pâlir les participants de Danse avec les stars. Vocalement irréprochable et plutôt surhumain quand on observe l’énergie qu’elle dégage : le live était peut-être en voix pré-enregistrée, mais le rendu est parfait, elle a fait le boulot ! On se rappelle avec nostalgie qu’en 1999, avec son premier album On The 6, Jennifer Lopez était la Bomba Latina, et multipliait les influences latino-américaines sur ses albums, comme sur No Me Ames, le duo avec son futur mari Marc Anthony.
Jennifer Lopez – Medley Quimboara/Bemba Colora/Carnaval en hommage à Celia Cruz.
Autre surprise de la soirée, et c’est encore du côté des « floppeuses » qu’il fallait chercher : Christina Aguilera fait un retour plus que remarqué aux côté des inconnus de A Great Big World sur une ballade au piano complètement épurée… plutôt banale, mais touchante : Say Something. La révélation se situe surtout au niveau du physique de Christina (elle doit avoir perdu 15 kilos), de son attitude et de la retenue de sa voix (elle n’égorge aucune truie sur cette prestation). Il y a quelques mois à peine, elle se compromettait gravement avec Pitbull. La voici de retour, sobre et radieuse : on peut espérer qu’elle gardera cette dynamique pour son prochain album ! Ci-contre, le changement d’attitude de Christina Aguilera à exactement un an d’écart, aux mêmes American Music Awards en 2012. Aguilera ressemble maintenant furieusement à la Baby Jane de 2006 pour l’album Back To Basics !
A Great Big World et Christina Aguilera – Say Something
Pour le reste des performances, il y a du bon et du moins bon, mais rien de très transcendant. Il y a bien sûr eu LA performance vocale parfaite de la soirée, assurée comme pour les MTV VMA 2013 par la petite Ariana Grande sur Tattooed Heart… et LA performance vocale désastreuse assurée par Katy Perry sur Unconditionally, même si niveau décor, c’était plutôt sympa. Dans la catégorie des « je fais un de mes vieux titres, c’est toujours sympa », on a eu Kendrick Lamar avec Swimming Pools, Rihanna avec Diamonds, Macklemore & Ryan Lewis avec Can’t Hold Us. Miley Cyrus n’a rien fait de très choquant sur Wrecking Ball, Lady Gaga a fait (un peu trop) le show avec R. Kelly sur Do What U Want, Justin Timberlake n’a pas fait d’étincelle avec Drink You Away, extrait moyen d’une compilation 2 of 2 moyenne de sa 20/20 Experience. Pitbull a présenté ce qui se profile comme étant le tube de cet hiver, en duo avec Ke$ha : Timber. La consternation de la soirée, avec Katy Perry, ce sera probablement la reformation des TLC sur la chanson Waterfalls : on aurait aimé pouvoir en dire plein de bien, mais c’était tout simplement consternant.