ADLS > Stromae – Les hommages de √ : Ave Cesaria et Carmen

Photo de Césaria Evora chantantLe nouvel album de Stromae, Racine Carrée, contient des hommages plutôt inattendus : l’un est en référence à la chanteuse capverdienne Césaria Evora sur Ave Cesaria, l’autre est une reprise de l’air du célèbre opéra de George Bizet, Carmen, avec une chanson du même nom. Si cette dernière pourrait en choquer plus d’un, l’hommage rendu à Césaria Evora est quant à lui plutôt touchant, respectueux et assez approprié ! Pourtant, oui, la production reste électro, mais Stromae a su intégrer à l’ambiance de son morceau les effluves de l’univers de la chanteuse, sa morna, son piano, ses chœurs… Au niveau du texte, Stromae ne s’appesantit pas avec un hommage niais ou fade : il interpelle la chanteuse sur les particularités de ses addictions (Rhum ou cigarette), de son physique (strabisme ou ses pieds nus en chantant)… il la tutoie comme si elle l’avait délaissé et qu’il doutait de son retour. Autant de raisons de se choquer, et pourtant autant de raisons d’apprécier cet hommage. Écoutez Ave Cesaria ci-dessous :

Stromae – Ave Cesaria

Référence au Carmen de Bizet par StromaeConcernant Carmen, l’hommage est moins flagrant ou respectueux, mais le plus célèbre des opéras français est du même coup le plus populaire, et les quelques accrods et lignes de l’habanera « L’amour est un oiseau rebelle » sont complètement intégrées au patrimoine français de tout un chacun… En ce sens, reprendre cette suite d’accord et détourner quelques phrases clés (Prends garde à toi, etc.), même à la sauce électro, fait plus office de « référence » que d' »hommage raté ».

Stromae ne met quand même pas plus à l’aise avec la première phrase de sa chanson (L’amour est comme l’oiseau de Twitter) qui laisse présager une énième chanson sur les réseaux sociaux… Invariablement, les chansons d’aujourd’hui présentant des allusions à ces réseaux (J’te taggue sur facebook, j’te follow sur twitter, va mater ce que je mange sur Instagram) auto-détruisent leur intérêt potentiel et leur pérennité. Stromae tombe ici lui aussi dans ce travers, mais il s’en sort finalement assez bien dans sa critique de la société de consommation et dans sa dénonciation de ce « nouvel amour ». Découvrez Carmen ci-dessous :