Concert > Olivia Ruiz à l’Ancienne Belgique ce 15 février 2013

Olivia Ruiz était de passage en Belgique ce 15 février 2013 dans le cadre de sa nouvelle tournée qui vient de débuter et qui présente son nouvel album « Le calme et la tempête« . Sans réel succès single pour l’instant et avec des chiffres moyens pour un album sorti en période de fête, Olivia Ruiz reste une valeur sûre de la chanson française mais ne déchaîne plus, pour le moment, les passions comme à l’époque de La Femme Chocolat. Elle reste une artiste de scène qui perdurera à n’en pas douter, mais la salle de l’Ancienne Belgique, ce 15 février 2013, n’était pourtant pas complètement remplie, les balcons fermés…

Qu’importe, et ce concert ? Ce qui est bien avec Olivia Ruiz, c’est qu’on ne va pas passer 3h à critiquer sa voix ou sa présence scénique. La voix, elle l’a, elle chante comme elle respire, il faut probablement se lever tôt pour la surprendre à lâcher une fausse note. La présence scénique, elle l’a aussi : son petit corps mince occupe tout l’espace et capture tous les regards. Concentrons-nous plutôt sur les spécificités de son spectacle, son ambiance et l’apport de son nouvel album à son show.

Niveau décor, un simple jeu de tissus blancs qui bougent au fil des chansons : formant un chapiteau mouvant à certains moments, les tissus descendent à d’autres pour former un écran sur lequel défileront des séquences vidéos.

Niveau chorégraphie, car oui, il y a eu de la chorégraphie, un de ses musiciens danse à l’arrière-plan de temps en temps : parfois seul, souvent accompagné par Olivia qui exécutera à l’occasion quelques « prouesses » : le porté de Dirty Dancing ou une cabriole à 360°…

Un ton très énergique est donné dès le départ avec La voleuse de baisers, extrait de son dernier album, et dont l’orchestration live est encore plus rock que la version album : les guitares électriques se déchaînent, à la limite des fausses notes et de la stridence (le vrai rock, quoi), tout comme Olivia qui semble par moment possédée. Le bon point, c’est qu’elle évite de se caricaturer elle-même : du temps de La femme chocolat, on se demandait si elle arriverait à interpréter ses chansons autrement que le bras en l’air, un peu plié, en bougeant ses hanches. Ouf, ce n’était pas un tic et la voir vivre ses chansons comme ici est un bonheur.

L’ambiance très rock contamine toute la première partie du concert, avec entre autres Question de pudeur, oui, celle-là même dont les couplets copient une autre de ses chansons, My lomo and Me. Alors, ce n’est pas qu’on n’aime pas cette énergie, mais on espère quand même qu’une partie plus acoustique, mettant en avant la multitude d’instruments traditionnels qui composent généralement son univers, va arriver à un moment donné. Ouf, ce n’était pas gagné à première vue (les musiciens sont peu nombreux et  il y en a bien 2 là derrière, un peu cachés, qui pianotent quelque chose, mais on ne voit pas bien…), mais les guitares électriques sont à un moment rangées et arrivent ensuite des moments quasiment intimes comme sur Mon p’tit chat.

Le reste du concert est plus dans l’ambiance de ce qu’on connaît d’Olivia, de la musique du monde portée par sa voix puissante et ses paroles tranchantes. Olivia parle d’ailleurs des voyages qu’elle a fait pour ce nouvel album, de l’influence de son séjour à Cuba qui se ressent dans sa musique.

C’est quand même avec des chansons comme Le tango du Qui ou J’Traîne des Pieds qu’elle emporte vraiment la salle avec elle. Et c’est là qu’on se rend compte que son nouvel album, malgré toute l’ambiance rock du début, est plus mou et plus simpliste que ces 2 chansons, par exemple. Alors, à l’écoute de son histoire, on se rend compte que cet album, écrit et composé entièrement par elle, est plus personnel et lui a visiblement servi de catharsis : un mal franchement nécessaire pour une artiste à ce stade de sa carrière. (Elle a même plusieurs fois dans le concert évoqué sa solitude… Sa solitude de coeur ou sa solitude dans ses voyages) Mais l’impression « c’était mieux avant » domine quand même : on la préfère dans des textes plus imagés, aux métaphores plus surprenantes comme dans La femme chocolat.

Cette petite impression est accentuée par la toute fin du concert, où les titres Le calme et la Tempête (à l’orchestration pourtant très réussie), Volver ou Calella endorment un petit peu, sans qu’il y ait grand chose à sauver à un moment donné pour ne pas sombrer…

Allez, au final, on retiendra beaucoup de bonnes choses de ce spectacle quand même : une mise en scène et des chorégraphies simples mais sympathiques, diverses ambiances au fil du concert, ses vieux tubes qui sont quand même des bombes, une bonne communication avec le public, et une Olivia Ruiz à fleur de peau, que ce soit quand elle parle de sa chanson J’traîne des pieds ou quand elle se démène, emportée par sa musique. C’est une belle artiste aux nombreuses qualités, un vent de fraîcheur qui, on peut en être certain, perdurera.

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