Le problème d’artistes comme Laura Marling, c’est que leur univers est parfois un peu trop fermé, on pourrait avoir l’impression d’entendre un peu toujours la même chanson. C’est une qualité énorme aussi, on ne lui demande d’ailleurs pas d’en sortir (coucou Sia), mais il y a parfois moyen d’enrichir son univers de certaines influences pour amener un peu de fraîcheur et d’originalité à ses compositions. Lorsque Laura Marling sort en 2011 son album A Creature I Don’t Know, mené par le single Sophia, on aime, mais globalement, on sent peu d’évolution par rapport à I Speak Because I Can. Mais c’était sans compter l’ovni de l’album : l’excellente piste The Beast !
The Beast est une chanson atypique dans son répertoire pour plusieurs raisons. Bien sûr, il y a l’utilisation nouvelle de guitares électriques saturées qui emmène la frêle anglaise sur un terrain rockailleux qu’on ne soupçonnait pas. L’autre particularité est la construction de la chanson et le traitement sonore de sa voix : la chanson commence très faiblement, on cherche à augmenter le son pour l’entendre mieux. La chanson s’anime au bout de plus d’une minute, les instruments s’ajoutent au fur et à mesure à la composition… à un tel point que la voix va progressivement se faire manger par l’instrumentation électrique. Bienheureux qui avez augmenté le son au début de la chanson, vous allez en prendre plein les oreilles, le son se sature, Laura Marling est obligée de hausser un peu la voix, mais la batterie et les guitares auront presque raison d’elle !
Ouf, c’est fini, on ne sort pas indemne de cette chanson. Écoutez The Beast ci-dessous ou visionnez-là en live en cliquant ICI.
On en oublierait presque le premier extrait de l’album : Sophia, qui utilise la même idée de progression mais de façon beaucoup plus folk, avec une rupture country à la fin de la chanson. On est moins dans l’originalité, mais Sophia est un bon condensé de son univers. Écoutez-la ci-dessous :